L’incroyable vie sous-marine polynésienne

Pour les amateurs de plongée sous-marine ou de randonnée subaquatique, la Polynésie est une destination incontournable. Réputée pour ses fonds coralliens encore préservés, elle offre également des rencontres uniques avec une faune abondante et des spécimens à la taille impressionnante.

Raie léopard photographiée à l'aide d'une drone dans un lagon polynésien. Une belle illustration de la transparence des eaux.

L’arrivée en avion au-dessus de Tahiti offre déjà un avant-gout de la richesse des couleurs qui vous attendent. Des lagons turquoise bordés d’un dégradé émeraude, des bleus profonds marquant les passes et les tombants, le tout ourlé des crêtes blanches des vagues déroulant sur la barrière corallienne. Pour découvrir la faune marine qui fait la réputation des atolls polynésiens, plusieurs options se présentent aux visiteurs. La plus simple, s’équiper d’un masque, d’un tuba et de palmes pour aller s’immerger un peu au hasard. Mais ici, les lagons sont immenses et les raies Mantas, requins et gros poissons se regroupent à des endroits bien précis. Pour les observer, l’idéal est alors de passer par des excursionnistes spécialisés qui vous conduiront au cœur des « stations de lavage » où les Mantas viennent se faire débarrasser de leurs parasites par des poissons nettoyeurs. Ou sur des sites que les requins pointes noires affectionnent particulièrement. Éblouissement garanti.

La raie Manta avec ses 3 mètres d'envergure assure une rencontre inoubliable.

Un concentré de vie dans les "jardins de corail"

Sur l’île de Taha’a, à deux pas de l’hôtel du même nom, un sentier sous-marin mis en place par la société Espace Bleu permet quant à lui de s’immerger dans le monde fabuleux des coraux. Situé entre deux motus (îlets en polynésien), ce jardin extraordinaire offre une incroyable diversité corallienne et des poissons par centaines ! En parcourant ce site, vous découvrirez des poissons très curieux, des anémones géantes dans lesquelles se nichent les célèbres poissons-clowns, les seuls capables de résister aux tentacules urticants de leurs hôtes, des coraux aux formes et aux couleurs variées. Dans moins de 2 m d’eau, cette randonnée offre un bel aperçu de la richesse de la faune marine polynésienne, gratuitement et en toute sécurité.

Un peu plus loin, à Bora-Bora, la plupart des hôtels 4 et 5 étoiles disposent de leurs propres jardins de corail, installés également par Espace Bleu. Cette entreprise, gérée par Lucille Sowinski, s’attache en effet à replanter des coraux sous les bungalows des hôtels, souvent construits sur pilotis dans des zones de sable vides de toute vie corallienne. Grâce à leur savoir-faire de biologistes marins, Lucille et son équipe de plongeurs recréent toute une biodiversité aquatique en installant des dômes sur lesquels sont fixés des coraux issus de leur pépinière. Cet habitat reconstitué attire bien vite de nombreux poissons et permet aux vacanciers de nager dans un véritable paradis sous-marin !

Plonger dans le mur de requins de Fakarava

Si les plongées avec les requins sont nombreuses en Polynésie française, certains atolls comme Rangiroa et Fakarava sont connus pour attirer des centaines de squales. La passe sud de l’île de Fakarava, une zone classée Réserve de Biosphère par l’UNESCO, est particulièrement propice à ces rencontres avec les gros prédateurs. Les requins y ont ainsi élu domicile à l’année et ils y sont rejoints par des milliers de mérous pour la pleine lune du mois de juin. C’est en effet à cette période que les mérous marbrés se regroupent pour leur reproduction annuelle, attirant encore plus de requins. L’occasion pour de nombreux plongeurs de venir profiter de ce spectacle grandiose où le fond de la passe n’est plus qu’un tapis de mérous à quelques coups de palmes du célèbre mur de requins de Fakarava. On dit qu’ils y nagent par centaines et bien que je n’aie pas eu le temps de les compter, je peux confirmer qu’ils sont présents en nombre et totalement indifférents aux plongeurs venus les admirer ! Mais cette passe, comme beaucoup d’autres dans la Polynésie française, accueille également bien des espèces fort rares dans d’autres mers du monde. Les poissons Napoléon s’y rencontrent ainsi fréquemment et ici, leur taille prend des proportions impressionnantes ! Les spécimens croisés mesuraient ainsi près de deux mètres et nageaient dans des eaux peu profondes en toute tranquillité. Il faut dire qu’ils ne sont pas pêchés dans les atolls polynésiens, car ils sont porteurs de la ciguatera. Cette toxine, présente dans les algues dont ils se nourrissent, provoque chez l’homme une intoxication alimentaire, connue également sous le nom de gratte, qui dissuade tout chasseur sous-marin de les flécher avec son harpon. C’est donc avec flegme que ces énormes poissons sillonnent les passes en se laissant approcher facilement des plongeurs. Autre rencontre fréquente dans ces eaux translucides, les raies Mantas. Frôlant parfois les trois mètres d’envergure, elles nagent constamment afin de faire circuler l’eau dans leurs branchies et sont souvent accompagnées de rémoras qui se collent à elles pour se protéger des prédateurs. Et quand ces derniers se font trop encombrants, elles sautent alors hors de l’eau pour s’en débarrasser. Encore un autre spectacle que les eaux du Pacifique peuvent offrir aux plus chanceux lors d’une sortie en bateau !

Article à retrouver dans le magazine Arc en Ciel N°96.