Quelques jours par an, le volcan de la Soufrière émerge totalement des nuages et offre un point de vue exceptionnel sur tout l'archipel. Pour vous, nous avons grimpé les 1467 m du volcan et assisté à un coucher de soleil époustouflant !
Si des milliers de visiteurs enfilent leurs chaussures des randonnée chaque année pour partir à l'assaut de la Vielle Dame, comme on la nomme en Guadeloupe, la plupart terminent leur course dans les nuages, le vent et sous une fine pluie. Car le volcan, discret et peu enclin à se laisser admirer, se pare le plus souvent d'une lourde écharpe de nuages. Mais, pour qui sait anticiper et bien lire les cartes météorologiques, il existe des créneaux où les planètes s'alignent pour vous offrir un temps parfaitement dégagé et une visibilité exceptionnelle. Dans ce joli cocktail, il faut donc une absence totale de vent, un ciel sans nuages et sans brumes de sable. Et en général, cela se passe lors de l'arrivée des fronts froids du nord entre novembre et avril. La semaine dernière, tous les paramètres étaient réunis et nous avons donc décidé l'ascension de la Soufrière. A 16h15, nous voilà au parking, quelques nuages flottent à l'horizon mais restent éloignés du massif volcanique et nous entamons l'ascension au pas de course. Car il ne faut pas traîner, le coucher de soleil est annoncé pour 17h50 et il faut compter une heure pour la montée !
Durant l'ascension, nous croisons de nombreux touristes qui s'étonnent de notre randonnée tardive, mais nous sommes bien équipés : sweat-shirts, coupe-vent et lampes frontales.
A 17h20, nous voilà enfin au sommet, essoufflés et transpirants mais rassurés ! Les nuages sont absents, la montagne se pare déjà de couleurs orangées et le spectacle va commencer. Le volcan laisse échapper quelques fumeroles, preuve qu'il est encore bien actif tandis que les silhouettes des îles des Saintes, de la Dominique, de la Martinique et de Montserrat se découpent sur l'horizon en ombres chinoises.
Les sourires des quelques randonneurs présents au sommet illuminent les visages et tout le monde observe le grand astre solaire s'approcher de la ligne d'horizon. Pas un rafale de vent, quelques nuages en contrebas qui enrichissent le paysage d'un voile fantomatique, tout le monde retient son souffle... Le soleil rejoint la mer des Caraïbes, le ciel flamboie et un discret rayon vert se laisse même admirer !
Chacun profite de cet instant magique, hors du temps et la nuit, peu à peu nous enveloppe. Il est alors temps de redescendre en prenant notre temps et en profitant du spectacle qui s'atténue, mais nous offre encore de belles couleurs. Avec nos lampes frontales et celles de nos téléphones, nous randonnons entourés de la chanson nocturne des îles tropicales. Oiseaux, grenouilles et crapauds nous accompagnent ainsi jusqu'au parking que nous quittons à 19h30. Trois heures hors du temps, sur le sommet de la Guadeloupe, trois heures éblouissantes qui nous laissent des étoiles plein les yeux ...
Mariane Godoc
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