La semaine dernière, les équipes de l'Aquarium de la Guadeloupe et d'IGREC Mer ont réalisé un suivi de l'état de santé des récifs coralliens de l'îlet Gosier. Ce dimanche, trois autres sites du Grand cul-de-sac marin ont été visités. Constat édifiant à nouveau, avec 100% de mortalité observée. Heureusement, des pistes d'action se mettent en place.

Après le suivi des coraux réalisé le week-end dernier à l’îlet Gosier, les équipes de l'Aquarium de la Guadeloupe et d'IGREC Mer (Initiative Guadeloupéenne pour la Restauration des Ecosystèmes Marins) ont procédé à un nouveau suivi le 8 octobre sur 3 sites du Grand cul-de-sac Marin. Des zones coralliennes que ces acteurs privilégiés du monde marin suivent depuis 2004 au travers notamment de la mission Planugwa de collecte de gamètes de coraux.
Le premier site visité accueille la plus grande colonie de coraux cornes de cerf (Acropora cervicornis) de la Guadeloupe, il est situé au vent de l’îlet Fajou. Une zone emblématique de cette espèce qui a quasiment disparu en 10 ans de la plupart des fonds marins de l'île.

Le second, à proximité de la passe de l’îlet Caret abrite le plus beau spécimen de corail corne d’élan (Acropora palmata) du Grand cul-de-sac marin. Une immense colonie composée de plusieurs étages, de branches fournies et foisonnantes constituant autant d'abris pour les poissons.

Enfin, le troisième site, proche de la passe à Colas, est riche de très nombreuses colonies de cornes d’élan et a accueilli plusieurs missions Planugwa.

Un constat dramatique
"Nous avons découvert le blanchissement avant même de nous mettre à l'eau" indique Philippe Godoc, fondateur de l'Aquarium de la Guadeloupe, aujourd'hui à la retraite et initiateur des premiers programmes de restauration corallienne des Antilles. "Du bateau, nous apercevions d'innombrables taches blanches et nous savions avant même d'enfiler nos masques que le constat serait terrible". Et il l'est. Les massifs coralliens de ces 3 sites atteignent une mortalité proche des 100%. Les coraux ne sont plus seulement blanchis, mais déjà recouverts d’algues, preuve que tout retour à la vie est désormais impossible.
Une hécatombe globale qui touche donc aussi bien les zones non protégées que les réserves marines.

Les coraux ont besoin de vous
Face à ce constat dramatique qui ne sera pas sans conséquences pour les îles, l'Aquarium de la Guadeloupe et IGREC Mer ont lancé dans la foulée une vaste collecte de données à l'échelle de la Guadeloupe. Tous les clubs et associations de plongée ont été contactés afin de collecter leurs observations de cet épisode sans précédent de blanchissement corallien. Une fiche d'observation simple à remplir leur a été transmise et ils sont également invités à envoyer des photos.
A quoi cela va t'il servir ? Dans un premier temps, à dresser un bilan global de la situation. A savoir si tous les sites sont touchés et à quel degré. Dans un second temps, ces données seront transmises aux autorités locales et aux services de gestion du milieu marin afin qu'ils prennent toute la mesure de l'évènement que la Guadeloupe traverse. Enfin, ces données alimenteront les structures scientifiques internationales (NOAA Coral Reef Watch, SEAFAN Bleachwatch de l'Université de Floride, ICRI, Coral Watch, NCRMP et AGRRA) qui recensent aux quatre coins du monde les épisodes de blanchissement et s'emploient à longueur d'année à trouver des solutions pour la sauvegarde de nos écosystèmes coralliens. Mais cela ne s'arête pas là, car il est urgent d'agir pour sauver ce qui peut encore l'être.
Pour participer, téléchargez la fiche de suivi ICI
Une alliance caribéenne unique pour sauver les coraux
Ainsi, IGREC Mer et l'Aquarium de la Guadeloupe rencontreront en novembre les scientifiques de Branch Coral Foundation, une ONG basée à Curaçao, mais qui a également une équipe technique aux Pays-Bas. La fondation s'emploie à mettre en place un projet visant à créer l'une des plus grandes fermes coralliennes du monde. "Cette ferme sera développée non seulement pour la reproduction à grande échelle des coraux, mais aussi pour le stockage génétique, la recherche à grande échelle et la collecte de données" indique Max Van Aalst directeur de la fondation.

La fondation a présenté ses solutions aux meilleures universités du monde dans ce domaine, et obtenu leur soutien afin de mettre en œuvre des études et méthodes fructueuses pour reproduire des coraux plus résistants et ayant de meilleures chances de survie. "L'idée à terme est de pouvoir transplanter chaque année de vastes champs de coraux plus résistants et capables de mieux résister à l'élévation des températures de l'océan" souligne le Max Va, Aalst, biologiste marin.
À terme, la fondation souhaiterait pouvoir développer des fermes coralliennes à grande échelle dans l'ensemble de la région des Caraïbes, en collaboration avec les gouvernements et les ONG locales. Il est également important de noter que la Branch Coral Foundation a pour ambition que ces fermes aient un impact sur les communautés locales. En les impliquant dans le projet, en sensibilisant les plus jeunes et en créant des emplois.
Mariane Aimar

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