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250 scientifiques au chevet des coraux

Les massifs coralliens, ces forêts tropicales sous-marines, subissent une des pires extinctions du règle animal que l'humanité ait connue. Mais chaque année, aux quatre coins de la Caraïbe, 250 scientifiques rivalisent d'efforts pour sauver les 15% restants.


Il y a 15 ans, quand les missions de préservation des coraux ont débuté, tous les efforts des scientifiques se concentraient sur les pleines lunes d'août de septembre. En effet, les seules observations de ponte alors enregistrées étaient répertoriées sur ces périodes, ce qui rendait la tache ardue. De mauvaises conditions météorologiques ces nuits là, une mission ma préparée et il fallait attendre un an pour recommencer. La restauration corallienne avançait donc à petits pas. Heureusement, à l'initiative de CARMABI, la plus grande station de recherche corallienne du sud des Caraïbes, les scientifiques de toutes les îles ont été invités à partager leurs dates d'observations et à enrichir ainsi le calendrier des pontes coralliennes. Au fil des années, il est apparu que les coraux pondaient, selon les espèces, d'avril à novembre. Une plage de travail plus vaste qui a donc permis aux programmes de recherche de se développer et de s'étaler sur plusieurs mois. Cette année, grâce au calendrier publié récemment par le réseau CARMABI, les observations et les missions de capture de gamètes vont donc encore pouvoir se multiplier.


Les coraux, des animaux (presque) comme les autres


Longtemps assimilés à des roches minérales, les coraux ont peu à peu livré leurs mystères. Le premier est qu'ils appartiennent au règle animal, chaque colonie corallienne abritant de minuscules animaux, les polypes, construisant au fil des ans leur propre exosquelette. Et, en tant qu'animaux, ces coraux se reproduisent de manière sexuée en expulsant des œufs ou des gamètes de manière synchrone. C'est ainsi qu'entre avril et novembre, toutes les colonies d'une même espèce, selon un calendrier désormais bien connu, pondent des millions d'œufs de manière parfaitement synchronisée. En général, ces pontes massives débutent après le coucher du soleil, autour des pleines lunes et durent de quelques minutes à une petite heure. C'est à ce moment là que les scientifiques collectent, en plongée sous-marine, les précieux gamètes.


Ensuite, c'est en laboratoire que le travail se poursuit pour accompagner durant plusieurs jours leur fécondation puis leur fixation sur des supports d'élevage.

Si les techniques de culture se sont diversifiées ces dernières années, cette phase de collecte reste primordiale et a d'ores et déjà débuté dans les laboratoires caribéens. Avec comme objectif la préservation de la diversité génétique des espèces coralliennes et l'élevage de jeunes coraux qui, après quelques semaines en milieu contrôlé, seront réimplantés sur les récifs dégradés.

Si ces missions sont délicates et fragiles, elles regroupent chaque année plus de 250 scientifiques qui, face à l'urgence, ont décidé de travailler en réseau. Ainsi, chaque observation est désormais partagée sur un groupe Facebook dédié (Coral Spawning Research) qui permet, chaque année, de faire évoluer la science. Un partage de connaissances qu'on aimerait voir plus souvent sur tous les sujets environnementaux majeurs.

M.G







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